Progrès scientifique, protectionnisme d’équilibre et préservation du patrimoine : notre ambition pour en finir avec l’écologisme.
Oser la France dévoile ses propositions sur pour un “écologie humaniste” dans un livret vert reprenant les principaux axes suivants :
↘ La volonté d’en finir avec cet écologisme dominant, qui tient le haut du pavé médiatique depuis 40 ans et tente de décliner son projet de société à l’énergie, l’agriculture, l’aménagement du territoire, la démographie et plus globalement aux fondements philosophiques de notre société.
↘ L’Homme est considéré comme la variable d’ajustement des politiques à mettre en œuvre pour éviter l’apocalypse écologique qui vient : l’écologie dominante se fait au détriment de l’Homme.
↘ 4 axes sont abordés : la politique énergétique de la France; la question de l’agriculture avec la nécessité de mettre en œuvre un protectionnisme d’équilibre pour protéger l’appareil agricole français; l’aménagement du territoire avec la ruralité, théâtre de la cohabitation de l’homme et de la nature; la mobilité et la dimension sociale.
↘ Du fait de sa très faible contribution au réchauffement climatique, la France ne pourra pas à elle seule résoudre le problème. OLF propose d’affronter les conséquences concrètes du réchauffement climatique et la stratégie d’adaptation à ce dernier.
↘L’écologisme anti-humaniste est un hydre à 3 têtes : – le techno-écologisme bruxellois aux objectifs ambitieux mais déconnectés des hommes ; – l’écolo-gauchisme obscurantiste et technophobe ; – l’écolo-millénarisme de Greta Thunberg.
“Revoir Schengen, combattre le terrorisme islamiste, mettre un terme à l’immigration non souhaitée constituent des objectifs prioritaires, pour défendre une civilisation attaquée de toute part”, affirme le mouvement patriote “Oser la France”, fondé et présidé par le député LR du Vaucluse, Julien Aubert.
La tribune d’Emmanuel Macron exprime une fois de plus une pensée fédéraliste datée et dépassée. La fameuse « souveraineté européenne » d’Emmanuel Macron ne revient en fait qu’à ajouter au millefeuille administratif français une nappe « bien épaisse » de fédéralisme : une banque, une agence, un office et un conseil supplémentaires ! L’Allemagne a pris dans cette liste de souhaits ce qui l’intéressait, via la voix de la CDU, à savoir notre siège au Conseil de sécurité des Nations Unies, soit un tragique abandon de souveraineté française, et rejeté – heureusement – tout ce qui pouvait ressembler à une mutualisation sociale ou budgétaire européenne.
De son côté, Marine Le Pen a curieusement crié à la « victoire idéologique », en voyant dans la souveraineté européenne d’Emmanuel Macron une confirmation des thèmes développés par le Rassemblement national. Mais quels sont aujourd’hui les thèmes du programme du RN ?
Il y a quelques mois encore, le point fort du programme du RN était de provoquer la sortie de l’euro, ce qui avait valu le naufrage télévisuel en direct de Marine Le Pen lors du débat d’entre-deux-tours de l’élection présidentielle, incapable en termes clairs de la justifier.
La sortie de l’euro vient de sortir des radars et le RN présente désormais un discours pour le moins flou pour ne pas dire inconsistant. Cela n’empêche pas pour autant Marine Le Pen de proposer une « Union des Nations européennes ».
Mais qui sont les partenaires avec qui le RN compte s’associer au sein du Parlement européen ?
La Ligue du Nord italienne qui continue à militer pour une sortie de l’euro ? Le PVV néerlandais ou le SPD tchèque qui vont plus loin encore puisqu’ils militent pour un référendum sur la sortie de leur pays de l’UE et même de toute construction européenne ?
Pour nous, lorsqu’il s’agit de défendre l’Europe des Nations, il s’agit d’être clair. Le gaullisme n’est ni un poujadisme ni un extrémisme.
D’ailleurs, les divergences du RN ne sont pas focalisées sur le seul avenir des institutions de l’UE.
Le RN s’affiche par exemple avec le KNP polonais, défavorable au rôle de l’Etat, lequel milite pour la suppression de l’impôt sur le revenu et des privatisations : comment le RN envisage-t-il la convergence fiscale et l’avenir des services publics dans cette optique ?
Demain, nous débattrons de la mise en concurrence des barrages hydroélectriques à laquelle nous nous nous opposerons ou encore de la constitution de géants européens avec une impulsion étatique. Comment le RN compte-t-il convaincre ses alliés « libéraux » ?
Enfin, outre l’ambiguïté sur l’avenir de l’UE et la politique économique, le RN a parmi ses alliés des partis politiques fondamentalement hostiles à une Europe des Nations. Ainsi la Ligue du Nord a pour objectif l’autonomisation voire l’indépendance de la Padanie, un projet totalement incompatible avec le maintien de la Nation italienne. Idem pour le Vlaams Belang, anciennement Vlams Blok condamné par la justice pour racisme et xénophobie, qui est violemment anti-francophone et pour l’indépendance de la Flandre. L’Europe des Nations, ce n’est pas l’Europe des régions, que les fédéralistes d’ailleurs aiment soutenir comme contrepoids aux capitales européennes.
La coalition proposée par le RN n’est pas crédible.
Le RN n’a plus de cap.
Une véritable union de nations souveraines passe, pour nous, membres du mouvement Oser la France, par plusieurs prérequis : nous devons affirmer sans ambiguïté que le but ultime de l’Union Européenne ne saurait être une Fédération, ce qui suppose d’éradiquer le rôle politique de la Commission et de redonner aux parlements nationaux un rôle central dans le processus démocratique, en réaffirmant notamment la supériorité de la loi sur le droit européen dérivé. De manière générale, il nous faut simplifier les missions de l’UE, la « débruxelliser » et construire des coopérations ad hoc pour les sujets où le consensus n’est pas possible.
Mais l’UE ne doit pas se réduire à une architecture. Il nous faut délimiter comme horizon naturel de l’Union tous les pays de civilisation commune, car l’Europe a une âme. Revoir Schengen, combattre le terrorisme islamiste, mettre un terme à l’immigration non souhaitée constituent des objectifs prioritaires, pour défendre une civilisation attaquée de toute part.
Enfin, l’UE doit revoir son moteur économique. Le libre-échangisme et la libre-concurrence totale sont des concepts datés qui ne permettent ni de protéger le service public au service de l’intérêt général, ni de constituer des champions de taille mondiale au service des intérêts de notre pays. Les règles budgétaires doivent être revues pour exclure les dépenses de santé ou de défense qui sont un investissement humain.
A nous de défendre une authentique Europe des Nations.
*Cette tribune est rédigée par Julien Aubert (député de Vaucluse, président d’Oser la France), Bernard Carayon (ancien député, maire de Lavaur, candidat sur la liste LR aux élections européennes, vice-président d’Oser la France) et Philippe Meunier (ancien député, VP de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, candidat sur la liste LR aux élections européennes).
Elle est cosignée par Thibault Bazin (député de Meurthe-et-Moselle, vice-président d’Oser la France), Valérie Beauvais, (députée de la Marne, vice-présidente d’Oser la France), Bérengère Poletti, (députée des Ardennes et vice-présidente d’Oser la France), Jean-Luc Reitzer, (député du Haut-Rhin et vice-président d’Oser la France), Patrice Verchère, (député du Rhône et vice-président d’Oser la France), Stéphane Viry, (député des Vosges et vice-président d’Oser la France), Alain Dufaut, (sénateur de Vaucluse), Bernard Fournier, (sénateur de la Loire), Sébastien Meurant, (sénateur du Val-d’Oise), Olivier Paccaud, (sénateur de l’Oise), René-Paul Savary, (sénateur de la Marne)
Jean-Philippe Mallé, (ancien député et conseiller départemental des Yvelines, vice-président d’Oser la France), Gabriel Melaïmi, (secrétaire général d’Oser la France), Thierry Hory, (conseiller régional du Grand Est et maire de Marly (59)), Stéphane de Sallier Dupin, (conseiller régional de Bretagne), Olivier Arsac, (adjoint au maire de Toulouse en charge de la sécurité et conseiller métropolitain de Toulouse Métropole), Jean-Louis Ghiglione, (adjoint au maire de Chatenay-Malabry), Jérôme Besnard, (conseiller municipal de Mont-Saint-Aignan), Gurval Guiguen, (conseiller municipal et métropolitain de Rennes).
Compte-rendu du Grand débat Oser la France à Caromb Fiscalité et dépense publique :
« Impôts, taxes et dépenses publiques, que proposez-vous ? »
Le constat
Au regard de la problématique fiscale, il ressort des échanges un phénomène de « ras-le-bol fiscal », un refus de consentir à la création d’un nouvel impôt ou encore, à la hausse de ce dernier. Le sentiment d’injustice fiscale semble faire l’unanimité des participants à ce débat.
Réclamations
– Une baisse des impôts et des taxes plus précisément sur la TVA des produits de première nécessité.
– Augmentation des impôts et taxes sur les hauts revenus à travers le rétablissement de l’impôt de solidarité sur la fortune et la création d’une tranche supplémentaire sur l’impôt sur le revenu.
– Un traitement fiscal plus strict des GAFAM.
– Baisse des dépenses publiques à travers une diminution notoire du train de vie del’État qui pourrait se caractériser par la suppression de certains avantages liés à laretraite des hauts fonctionnaires et chefs d’État.
– Rationalisation des budgets des collectivités territoriales et baisse des effectifs, tropde fonctionnaires profiteraient d’un système devenu obsolète
– A contrario une augmentation des budgets dans différents domaines tels que la santé,l’éducation, la recherche, la sécurité et la défense. Dans le domaine social, la mise en place de certains dispositifs seraient consacrés aux personnes en situation de handicap ou en fin de vie.
– Une gestion plus transparente des dépenses publiques
Tribune. 60 ans après les débuts de la Ve République, Julien Aubert, président d’Oser la France et député (Les Républicains) du Vaucluse, signe avec 21 autres élus une tribune appelant à revenir aux principes originels de la constitution : mandat long pour le président de la République, indépendance forte du Parlement, meilleur encadrement des différents pouvoirs.
La Vème République a soixante ans et gagné le pari de la stabilité tant espérée par le Général de Gaulle le 16 juin 1946, à Bayeux. Celui-ci avait expliqué que si la grande œuvre de restauration de l’Etat engagée à la Libération avait été « réalisée en dehors du cadre antérieur de nos institutions, c’est parce que celles-ci n’avaient pas répondu aux nécessités nationales et qu’elles avaient, d’elles-mêmes, abdiqué dans la tourmente. » Plus qu’une constitution théoriquement idéale, il nous fallait des institutions faites pour durer. Celles de la Vème république auront traversé la décolonisation, des conflits armés, les alternances politiques, des conflits sociaux, des chocs économiques, des mutations profondes de l’organisation du territoire et bien entendu le défi terroriste.
Le secret de cette résilience, face aux tourbillons des circonstances, est à rechercher dans un subtil dosage constitutionnel. Pour le général de Gaulle, la France est éternelle. La République qu’il appelait de ses vœux devait faire la synthèse entre les vertus de la volonté monarchique, qui avait bâti la France, et celles de la démocratie et du débat parlementaires, filles de la Révolution et de la République. Cette constitution, contrairement aux attaques mitterrandiennes dont elle fut la cible à ses prémisses, fut donc avant tout un texte d’équilibre, parachevé en 1962 avec l’élection au suffrage universel du Président de la République. Les experts qui travaillent avec Michel Debré, René Capitant et Yves Guéna partirent des projets de réforme de la IIIème République, depuis 1920, de gauche comme de droite, destinés à renforcer le rôle de l’exécutif. La constitution, si elle redonne sa place à l’exécutif ne renie pas pour autant le caractère parlementaire du régime. On parlera de « régime semi-présidentiel » pour désigner cette constitution que Pompidou caractérisera ainsi « Notre système, précisément parce qu’il est bâtard, est peut-être plus souple qu’un système logique. Les corniauds sont souvent un peu plus intelligents que les chiens de race ».
Les circonstances de la création de la Vème République ont malheureusement été trop rapidement oubliées et “l’air du temps” a pris le pas sur le « fond des choses ». Oublieux de la philosophie des origines, les successeurs du Général de Gaulle ont déséquilibré par des réformes hasardeuses le régime établi en 1958. Paradoxalement, les réformes successives, loin de renforcer la clé de voûte présidentielle l’ont affaibli. Le Président de la République est surexposé, tandis que le Parlement est devenu une cage vide.
La suppression du septennat a eu pour effet pervers d’aligner le temps long du président sur le temps plus court du Parlement. Ajoutons à cela l’inversion du calendrier des élections présidentielles et législatives, le Président de la République est devenu au fil du temps une sorte de « super Premier ministre ». Il s’agissait, pour les promoteurs du quinquennat, d’éviter la cohabitation. Au final, les Français ont exprimé leur désaveu par d’autres moyens, notamment aux élections locales, introduisant une cohabitation verticale entre Paris et « les territoires ». La réduction excessive du cumul des mandats est ensuite venue amplifier cette divergence entre la politique nationale et la politique locale, avec la constitution de deux classes politiques évoluant dans des univers étanches. Deux mondes se font face : un fortement clivé sur des enjeux nationaux, dominés par les partis, et, notamment, pour les parlementaires élus après la réforme, méconnaissant les réalités locales, et un autre, obnubilé par des enjeux locaux où les approches partisanes seront moindres. Cette opposition, sur fond de vraie-fausse décentralisation et de mise sous tutelle budgétaire des collectivités risque de conduire inéluctablement à une demande de transformation de la République en Etat fédéral, surtout avec des expérimentations pour les territoires bien portants ou bien représentés au Gouvernement. A l’Assemblée nationale, la perte de compétence en 2017 a au surplus terriblement affaibli le Parlement déséquilibrant ainsi les institutions au profit, cette fois-ci, de l’exécutif.
Enfin l’autorité judiciaire aspire à devenir un pouvoir. Le rôle pris par le Conseil constitutionnel, et à travers lui la jurisprudence européenne, consacre l’avènement du fameux « gouvernement des juges » dont la légitimité démocratique est inexistante. Rappelons que sitôt de Gaulle disparu, le Conseil constitutionnel s’est arrogé, dans sa célèbre décision Liberté d’association du 16 juillet 1971, des compétences juridictionnelles dont il ne disposait pas, le Général de Gaulle l’ayant cantonné initialement à une mission de « régulation du fonctionnement des pouvoirs publics ». Il a alors pu prendre le pas sur le Parlement. Or, en France, il ne saurait y avoir qu’une cour suprême : le Peuple souverain.
Il y a donc urgence à restaurer notre patrimoine constitutionnel, sur fond de confusion des rôles. On ne peut pas avoir des juges indépendants qui font la loi, via des jurisprudences extensives, à la place du Parlement ; un Parlement aux ordres qui, faute d’assurer son rôle initial, empiète sur les plates-bandes judiciaires en multipliant les commissions d’enquêtes, et au-dessus un Président tout-puissant, mais finalement emmuré dans ses certitudes et très solitaire.
Il faut allonger le mandat présidentiel pour redonner du temps au Président de la République, et l’extraire du rythme effréné des réseaux sociaux et des chaînes d’information continue. Lui redonner du temps, c’est aussi le distinguer du rôle de « Super Premier ministre » qu’il a pris depuis 15 ans et donc le préserver des éclaboussures de l’écume des jours.
Il convient de redonner de l’indépendance au Parlement par rapport aux juges qu’ils soient français ou européens, en rétablissant la capacité de la loi souveraine à primer sur le droit dérivé antérieur. Le législateur représente le peuple souverain.
Il faut enfin encadrer les cohabitations potentielles en répartissant précisément la limite des compétences de chacune des têtes de l’Exécutif, mais ne pas nécessairement vouloir les éviter. Pourquoi s’obstiner à l’interdire ?Certains veulent une VIème République, qui n’est bien souvent qu’une « resucée » de la IVème République, c’est-à-dire un régime d’assemblée. D’autres, comme Emmanuel Macron cherche à reproduire le système constitutionnel américain, en oubliant sa nature profondément fédérale. Ces voies sont des impasses : la Constitution n’est pas un objet à obsolescence programmée, mais un patrimoine évolutif. Elle doit être protégée des modes médiatiques ou idéologiques. Notre histoire nationale nous a appris que l’histoire est tragique. Il est temps d’avoir le courage de proposer aux Français de revenir sur les expériences institutionnelles hasardeuses qui ont lentement miné son efficacité. Soyons gaullistes : la Vème République est le meilleur régime pour faire face aux périls de l’histoire que la Nation ne manquera pas d’affronter dans les années et décennies à venir.
Tribune écrite par Julien Aubert, député de Vaucluse, président d’Oser la France, et cosignée par Thibault Bazin, député de Meurthe-et-Moselle, vice-président d’Oser la France ; Bernard Brochand, député des Alpes-Maritimes ; Jean-François Parigi, député de Seine-et-Marne et vice-président d’Oser la France ; Patrice Verchère, député du Rhône et vice-président d’Oser la France ; Stéphane Viry, député des Vosges et vice-président d’Oser la France ; René Danesi, sénateur du Haut-Rhin ; Bernard Fournier, sénateur de la Loire ; Philippe Pemezec, sénateur des Hauts-de-Seine ; René-Paul Savary, sénateur de la Marne ; Jean-Philippe Mallé, ancien député PS et vice-président d’Oser la France ; Stéphane de Sallier Dupin, conseiller régional de Bretagne ; Thierry Hory, conseiller régional du Grand Est et maire de Marly ; Stéphane Sauvageon, conseiller régional de Provence-Alpes-Côte D’Azur ; Christiane Pujol, conseillère départementale des Bouches-du-Rhône ; Olivier Arsac, adjoint au maire de Toulouse en charge de la sécurité et conseiller métropolitain de Toulouse Métropole ; Gurval Guiguen, conseiller municipal et métropolitain de Rennes ; Jean-Claude Castel, conseiller départemental des Alpes-de-Haute-Provence et maire de Corbières ; Pierre Laget, adjoint au maire des 11ème & 12ème arrondissements de Marseille chargé des Finances ; Jean-Louis Ghiglione, adjoint au maire de Chatenay-Malabry ; Jérôme Besnard, conseiller municipal de Mont-Saint-Aignan.
FIGAROVOX/TRIBUNE – Suite au vote des députés européens enclenchant un processus de sanction contre la Hongrie, Julien Aubert et le collectif «Oser la France» relèvent des ambiguïtés et un manque de légitimité du parlement européen. Cette décision menace selon eux toute la construction européenne.
«Oser la France» est un laboratoire d’idées lancé en novembre 2017 par le député LR Julien Aubert et rassemblant plusieurs parlementaires et élus gaullistes, souverainistes, patriotes et républicains.
Les députés européens ont choisi d’ouvrir une crise, ce mercredi 12 septembre, en votant une résolution enclenchant la procédure dite de l’article 7 à l’encontre de la Hongrie. Constatant une menace pour l’État de droit dans le pays dirigé par Viktor Orban, les eurodéputés ont donc voté (par 448 voix pour et 197 contre et à la majorité des deux tiers des suffrages exprimés) pour lancer le long processus au terme duquel il est théoriquement possible d’exclure un Étamure de son droit de vote dans l’Union.
Nous disons «théoriquement» car, de fait, la Pologne, alliée de la Hongrie, pourra s’opposer à ce que la procédure aille à son terme. Cette affaire de sanction, présentée à tort comme un combat du Bien contre le Mal, ressemble donc davantage à de la gesticulation politique à l’approche des élections européennes qu’à autre chose ; à une instrumentalisation des «valeurs» européennes, que chacun invoque sans jamais essayer de les caractériser.
Cette procédure peut sembler juridiquement étrange: prendre une telle décision sur la base d’une «menace» et non de faits, ne peut qu’ouvrir la porte à de nombreuses interprétations, voire à des arrière-pensées. Le temps de parole consacré à la défense de Viktor Orban peut paraître également très limité au regard de l’humiliation causée.
Surtout, cette affaire révèle les ambiguïtés de la construction semi-fédérale actuelle: qu’on le souhaite ou non, Viktor Orban a été élu par le peuple hongrois. Même si certaines de ses politiques sont critiquables – notamment son attitude par rapport aux médias et aux juges – la Hongrie reste un pays souverain. La véritable question n’est pas donc de disserter sur l’État de droit en Hongrie mais de savoir qui est légitime pour sanctionner les politiques publiques d’un gouvernement élu démocratiquement d’un État souverain, tant que les décisions de la Hongrie ne remettent pas en cause la paix en Europe.
Cette affaire révèle les ambiguïtés de la construction semi-fédérale actuelle : qu’on le souhaite ou non, Viktor Orban a été élu par le peuple hongrois.
La question est d’autant plus légitime que des mesures similaires prises à l’encontre de la Pologne fin 2017 n’ont pas changé grand-chose ni sur le fond, ni sur la forme, le gouvernement n’ayant pas été affaibli en interne. En votant cette résolution, la Droite européenne valide la grille d’analyse d’Emmanuel Macron qui cherche à installer un clivage entre des prétendus nationalistes et des gentils progressistes. L’analyse des votes démontre aussi que le piège a fonctionné: elle s’est fragmentée autour d’une ligne Est/Ouest, entre ceux qui comprennent la dureté d’Orban sur le sujet migratoire et ceux qui se sentent plus éloignés de ces problématiques.
Le Parlement européen dans cette affaire se prend pour un juge. Un juge politique. Tout cela ne peut conduire in fine qu’à la fragmentation de la construction européenne car aucun État souverain n’acceptera longtemps un tel régime. Malheureusement, on ne peut pas vouloir construire l’Europe sans une partie des pays concernés, ou alors il faudra assumer le rétrécissement politique de l’UE.
Nous devons donc urgemment proposer une autre voie avec les pays d’Europe de l’Est et du Sud en comprenant que le fameux «nationalisme» n’est autre que le retour de la frontière face à une vague migratoire sans précédent qui menace la stabilité des sociétés européennes. Les «gentils fédéralistes» piétinent le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et le prétendu progressisme macronien risque d’accélérer la décomposition de l’UE.
Cosignataires:
– Valérie Beauvais, députée de la Marne et vice-présidente d’Oser la France
– Patrice Verchère, député du Rhône et vice-président d’Oser la France
– René Danesi, sénateur du Haut-Rhin
– Alain Dufaut, sénateur de Vaucluse
– Bernard Fournier, sénateur de la Loire
– Jean-Philippe Mallé, ancien député PS et vice-président d’Oser la France
– Stéphane de Sallier Dupin, conseiller régional de Bretagne
– Thierry Hory, conseiller régional du Grand Est et maire de Marly
– Olivier Arsac, adjoint au maire de Toulouse en charge de la sécurité et conseiller métropolitain de Toulouse Métropole
– Gurval Guiguen, conseiller municipal et métropolitain de Rennes
– Jean-Claude Castel, conseiller départemental des Alpes-de-Haute-Provence et maire de Corbières
– Jean-Louis Ghiglione, adjoint au maire de Chatenay-Malabry
– Nicolas Leblanc, adjoint au maire de Maubeuge
Article dans son intégralité : http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2018/09/12/31001-20180912ARTFIG00322-julien-aubert-les-sanctions-contre-la-hongrie-ne-peuvent-conduire-qu-a-la-fragmentation-de-l-europe.php