Cahier des Doléances

Depuis 3 semaines, le mouvement des Gilets Jaunes embrase la France. Le ras-le-bol fiscal, le ras-le-bol tout court, s’est emparé de notre pays.

Plus que jamais, les corps intermédiaires doivent jouer leur rôle de courroie de transmission afin de traduire la colère du peuple français en légitimes revendications. Gilet jaune, non gilet jaune, le besoin de démocratie et d’expression est criant.

C’est pourquoi Oser la France vous propose de reprendre votre destin et celui de la France en mains ! Nous vous proposons de participer à un immense Cahier des Doléances, comme en 1789. Participez, répondez, proposez, faites participer. À partir de 1000 réponses dans un département, les résultats seront adressés à tous les parlementaires de ce dernier.

La Révolution des Idées, c’est maintenant : Osez donner votre avis !

 

Répondre au Cahier des doléances d’Oser la France

Julien Aubert dévoile les propositions d’Oser la France sur l’islam.

Dans un « livret tricolore » à paraître vendredi 16 novembre intitulé « Tout refuser aux musulmans comme Nation, tout leur accorder comme citoyens », Julien Aubert, député de Vaucluse, dévoile les propositions de son mouvement Oser la France sur l’islam. Ce livret de 60 pages est le produit d’un an de réflexion d’un groupe de travail qu’a mené Julien Aubert notamment composé de hauts-fonctionnaires, d’acteurs du monde associatif, d’islamologues, de chercheurs et de professeurs. Ce groupe a auditionné également des grands témoins du débat public, personnalités engagées dans la réflexion sur l’Islam, sur la laïcité ou sur le dialogue inter-religieux.

Ce livret choisit d’analyser l’islam comme un fait social en 3 dimensions : religieuse, culturelle et politique.
Oser la France a souhaité dépassionner le débat sur l’islam dans une recherche permanente de l’équilibre suivant :
§ Humanisme mais enracinement
§ Respect de toutes les religions mais affirmation de notre identité
§ Equité plutôt que égalité
§ Liberté individuelle de croire mais assimilation au collectif nation
Oser la France s’inscrit dans une démarche tout à fait inédite sur plusieurs sujets emblématiques :

La loi de 1905 : Son adaptation est nécessaire tout simplement parce qu’elle a 113 ans ! Il faut donc la compléter par un texte spécifique traitant du culte musulman (qui n’existait pas en 1905 et qui est très différent du culte catholique, objet de la loi initiale). Il faut bien sûr réaffirmer que l’Etat n’a pas vocation à organiser le culte.
Le voile : Un équilibre rationnel entre sphère publique (interdiction du port), sphère intermédiaire / entreprises privées (principal général d’interdiction sauf dérogation du règlement intérieur) et la sphère civile (principe général d’autorisation).
Un équilibre tricolore ?

BLEU :
Oser la France assume une préférence culturelle (culture française d’origine judéo-chrétienne et greco-latine). A ce titre il convient d’être vigilent vis-à-vis de certains partisans (extrêmes) de la laïcité qui souhaiteraient étendre la « neutralité religieuse » à toute la société. Pour faire simple, Oser la France différencie le culte (libertés individuelles) de la culture (traditions et socle collectif).

BLANC :
Une organisation équilibrée du culte musulman implique, tout d’abord, la reconnaissance du pluralisme des Islams. Oser la France milite pour une formation du clergé musulman de manière à le sensibiliser aux principes républicains.
En terme de financement, nous souhaitons mettre fin à l’hypocrisie et, là encore, adopter une approche équilibrée. L’ Etat ne finance pas, les puissances étrangères ne financent évidemment pas (ce qui n’est pas le cas aujourd’hui) et les communes ne sont plus autorisées à financer, tout simplement pour mettre fin à un clientélisme électoral douteux. En revanche, il convient d’adapter la loi de 1905 pour permettre certaines dépenses d’intérêt général (mise aux normes par exemple).

ROUGE :
Tout ennemi de la nation doit être combattu sans complaisance. C’est évidemment le cas des Islamo-gauchistes et bien évidemment encore plus de tous les apprentis terroristes. En la matière le principe est simple : « A circonstance exceptionnelle : Droit particulier ».
Julien Aubert espère que ces propositions permettront de créer un débat au sein des Républicains. « Notre approche est équilibrée. Nous proposons par exemple un financement public pour les mises aux normes des mosquée. Mais la défense du lien national ne doit pas être réservée à l’extrême droite », a-t-il déclaré hier dans le Parisien.

==> Télécharger le «  Livre tricolore sur les islam(s) »

Macron en bretagne des élus gaulliste interpellent le Président

« Monsieur le Président, les Bretons ont des choses à vous dire. » C’est par ces mots que quatre élus bretons gaullistes du collectif Oser la France interpellent le président de la République, à l’occasion de sa venue en Bretagne.

Demain mercredi et jeudi, Emmanuel Macron sera en visite en Bretagne, d’abord dans les Côtes-d’Armor et dans le Finistère. Avant sa venue, des élus bretons (président(e) s de la Région Bretagne, des départements bretons, des intercommunalités, et des membres de la Conférences des territoires), lui ont adressé une lettre ouverte.

“Les Bretons ont une parole singulière qu’il vous faut entendre”

Un collectif de quatre élus bretons « Oser la France » (collectif d’inspiration gaulliste lancé par le député du Vaucluse et ex-prétendant à la présidence des Républicains, Julien Aubert, pour « participer à la refondation de la droite ») lui a également écrit.

« Depuis le début de votre mandat, on retient quelques expressions phares dans votre bouche : la « start-up nation », la théorie du premier de cordée qu’il faudrait privilégier et enfin, plus récemment, le « pognon de dingue » que l’on met dans l’action sociale. Sur ces trois points, les Bretons ont une parole singulière qu’il vous faut entendre », écrivent Gurval Guiguen, conseiller municipal de Rennes, Marie-Hélène Herry, conseillère départementale du Morbihan et maire de Saint-Malo-de-Beignon, Nicolas Lormel, conseiller municipal de Lamballe, et Stéphane de Sallier-Dupin, conseiller régional de Bretagne et conseiller municipal de Lamballe.

“Votre fascination pour la nouvelle économie”

« Loin de renier l’intérêt des start-up, les Bretons sont des Français très concrets et qui craignent que votre fascination pour la nouvelle économie vous fasse oublier l’économie matérielle. Nous, Bretons, donnons plus souvent un caractère collectif aux aventures économiques, notamment à travers les belles aventures coopératives, mais aussi via les entreprises familiales ou l’expérience associative. Et si la théorie du premier de cordée est un autre nom pour celle du ruissellement, nous la refusons. Ni notre économie, ni notre territoire ne peuvent être le fruit du travail de quelques leaders économiques ou territoriaux dont bénéficierait une masse passive. Ce n’est pas comme cela que « ça marche ». En Bretagne, nous avançons ensemble, solidairement. »

Désenclavement routier, ferroviaire, aéroportuaire ou numérique

Ces quatre élus bretons disent au président de la République l’attendre « dans les domaines du désenclavement routier, ferroviaire, aéroportuaire ou numérique. Sur ces points, nous attendons des engagements”.

« Un pognon de dingue » ? Une provocation facile

Ils rappellent aussi à Emmanuel Macron que la Bretagne s’est « toujours refusée à considérer que les plus modestes, les plus pauvres, les accidentés de la vie, étaient un poids pour la société. La dénonciation du « pognon de dingue » est une provocation facile et sans doute injuste. Il est vital d’être solidaires et de lutter contre tous les décrochages, qu’ils soient sociaux ou territoriaux. »

L’article en intégralité ici : https://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/macron-en-bretagne-des-elus-gaullistes-interpellent-le-president-5832478

Oser l’Europe des nations

Introduction. Union européenne : le peuple introuvable

La construction européenne est le produit d’une idée juste et d’un vice de construction.

L’idée juste vise à permettre aux nations du Vieux continent de faciliter leurs coopérations. Il ne s’agit donc pas d’être favorable ou défavorable à l’Europe : l’Europe est en effet une donnée géographique, géopolitique et culturelle évidente pour la France qui a besoin de coordonner certaines de ses politiques avec ses voisins européens. La civilisation européenne est une réalité historique : l’Europe se définit par une Foi originelle commune, le christianisme, qui a engendré une civilisation universelle et singulière. Son premier pilier est donc la foi (Jérusalem) ; le deuxième pilier est la Raison (Athènes) ; le troisième pilier est le Droit (Rome).

Le vice de construction a consisté à créer une organisation supranationale, d’essence fédérale, en dépit de la pluralité des peuples européens qui ont, chacun d’eux, une longue histoire. Car il n’y a pas un seul peuple européen mais bien plusieurs peuples européens comme l’a souligné le Tribunal de Karlsruhe dans son arrêt du 30 juin 2009, la Cour constitutionnelle allemande rappelant, par la même occasion, que le Parlement européen n’a pas la même légitimité que les Parlements nationaux.

L’Union européenne, objet politique non identifié, est devenu, selon le mot de Gil Delannoi (Cevipof) « un arrangement politique et bureaucratique, quasiment incapable de reculer et d’avancer et, pire encore, incapable de penser et proposer plusieurs options à débattre », (« La nation contre le nationalisme », PUF, 2018). Il est vrai que le vote des Français qui avaient eu le mauvais goût de s’opposer, en 2005, au « Traité constitutionnel européen », a ainsi été contourné en 2007 par le Traité de Lisbonne.

Le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) dit « Pacte budgétaire européen », entré en vigueur le 1er janvier 2013, a tout simplement constitutionnalisé une politique économique. Et que dire de l’Euro, la monnaie unique, imposée à des peuples européens aux économies et aux sociétés parfois si différentes, au prix de bien des contraintes voire de bien des souffrances… Avec une ampleur croissante, ce déni de démocratie est vivement ressenti par les peuples européens qui se sentent dépossédés de la maitrise de leurs destins ; et nous tenons pour sûr que l’affaiblissement volontaire des nations, voulue par une large partie des élites est une des raisons majeures de la montée des nationalismes.

Le débat entre partisans d’une Europe respectueuse des souverainetés nationales et partisans d’une Europe fédérale n’a pas cessé d’être au cœur de la discussion publique en France, depuis le Traité de Maastricht adopté par référendum en 1992. Et ce, malgré les efforts déployés par les dirigeants des principales formations politiques pour masquer les enjeux profonds d’une intégration européenne à marche forcée.

L’élection d’Emmanuel Macron, il y a un an, à la Présidence de la République, a eu le mérite de rompre avec les louvoiements de ses prédécesseurs : ce jeune Président, s’est installé dans un paysage politique épuisé aux yeux des Français, les politiques menées depuis bientôt 30 ans par la droite et par la gauche ayant été, pour l’essentiel, les mêmes, sans qu’elles aient été vraiment assumées. Le Chef de l’Etat fait de l’Union européenne la colonne vertébrale de sa politique, mettant sans cesse en scène son volontarisme européen. Le philosophe et historien Marcel Gauchet le souligne : « l’article 1 du macronisme, c’est l’Européisme », (13 mai 2018). Emmanuel Macron a ce mérite : il oblige ainsi les acteurs politiques à s’emparer de la question européenne et à prendre clairement position. Aussi, les patriotes, nationaux et républicains, partisans de la nation souveraine, ont-ils le devoir de construire la proposition claire et cohérente qu’attendent les Français. Cette courte note tente, dans un premier temps, de discerner la dynamique et les faiblesses du « moment Macron ». Puis dans un deuxième temps, de définir pour Oser la France une ligne politique sur la question européenne assortie de quelques recommandations d’actions.

 

  1. Emmanuel Macron, Président de la République : l’émergence d’un nouvel ordre politique

Emmanuel Macron, dès la campagne électorale pour la Présidentielle, s’est revendiqué d’un projet politique libéral et européiste, à la fois de droite et de gauche, soulignant la cohérence, sur le fond, de sa démarche. Il a toujours, depuis son arrivée à l’Elysée, assumé sa ligne politique. Le Président de la République ne doit cependant pas oublier les conditions politiques de sa victoire qui révèlent, pour l’instant, une absence d’ancrage en profondeur dans le pays et d’un projet réellement fédérateur pour la France.

 

1.1. Une recomposition politique cohérente et dynamique

Jérôme Sainte-Marie, dans son ouvrage « Un nouvel ordre démocratique » (Editions du Moment, 2016) ou Jérôme Fourquet, dans « Le nouveau clivage » (Editions du Cerf, 2018), évoquent la recomposition profonde du champ politique en France impulsé par le Président de la République. Cette recomposition s’est d’abord faite à partir du caractère devenu obsolète du clivage entre la droite et la gauche, en particulier sur l’Europe : cela est apparu avec netteté lors des référendums sur le Traité de Maastricht en 1992 et sur le Traité constitutionnel européen en 2005, les partis principaux de la droite (RPR et UDF devenus UMP) et de la gauche (PS) étant eux-mêmes divisés entre européistes et partisans de la souveraineté nationale. Jérôme Fourquet, en conclusion de son ouvrage précité, souligne « qu’en France, le processus de recomposition politique initié par la victoire d’Emmanuel Macron est bien engagé mais n’est pas encore arrivé à son terme. L’aile la plus libérale de la droite a déjà ou est en train de rallier le bloc central macronien ». Il ajoute : « Si le clivage gauche/droite n’a pas dit son dernier mot, notamment dans un vieux pays comme la France, chacun de ces deux blocs est de plus en plus travaillé par ces nouvelles lignes de fracture. Les récents débats, à gauche, sur l’islam et la laïcité et à droite, sur la construction européenne et le libre échange l’illustrent. En France comme ailleurs, un nouvel ordre politique est en train d’émerger sous nos yeux ».

Les élections européennes de juin 2019 seront donc l’occasion pour Emmanuel Macron de poursuivre et d’amplifier la recomposition politique entreprise, en bénéficiant de la dynamique suscitée par la cohérence de son « logiciel » libéral et européiste qui occupe un espace grandissant, à gauche et à droite.

 

1.2. Une recomposition politique sans adhésion majoritaire des Français.

Si sa légitimité politique est évidemment incontestable, Emmanuel Macron ne doit tout de même perdre de vue ni l’étroitesse de son socle électoral ni la polarisation de la vie politique et sociale : un chef de l’Etat ne peut gouverner la France sans avoir le souci de sa cohésion. Or, les conditions de son élection ainsi que la politique menée depuis un an dérogent à cet impératif catégorique. Le premier tour de l’élection présidentielle a donné la vérité du rapport de force politique en France : Emmanuel Macron, Marine Le Pen, Francois Fillon et JeanLuc Mélenchon sont arrivés au coude-à coude, avec, pour chacun d’eux, plus ou moins de 20 % des suffrages exprimés.  Jérôme Sainte-Marie, analysant les votes du premier tour de l’élection présidentielle de 2017, a pu évoquer un « bloc élitaire » en faveur d’Emmanuel Macron et de Francois Fillon et un « bloc populaire » pour Marine Le Pen et JeanLuc Mélenchon. Car cette nouvelle ligne de partage entre « européistes » et « souverainistes » a une réalité sociale, présente en France comme dans toutes les démocraties occidentales :

  • Les « européistes » vivent en majorité dans les métropoles, appartiennent aux CSP + et sont en phase avec la globalisation libérale dont ils maitrisent les codes et tirent leurs revenus ; ils veulent dépasser le cadre national et favoriser le multiculturalisme.
  • Les « souverainistes » vivent en majorité dans les territoires de « la France périphérique », appartiennent aux classes populaires et classes moyennes inférieures ; ils sont attachés à un territoire, à des traditions et au cadre national.

 

1.3. Une recomposition politique sans projet fédérateur pour la France

Le projet politique d’Emmanuel Macron, conceptualisé autour des notions de la « République contractuelle » et de la « souveraineté européenne », vient percuter l’architecture politique et sociale de la France, fondée, dans sa profondeur historique, sur le triptyque Nation-Etat-République. Avec la « République contractuelle », tout d’abord, il s’agit de valoriser le contrat et les rapports contractuels au détriment de la loi. D’où l’inversion de la hiérarchie des normes dans la réforme du code du travail, code du travail conçu, faut-il le rappeler, non pas pour créer des emplois mais pour donner des protections au salarié dans la relation asymétrique qui le lie à son employeur. Avec la prétendue « Souveraineté européenne », ensuite, il s’agirait de déposséder la France de sa souveraineté au profit de l’Union européenne ; mais cette « Souveraineté européenne » est une aporie pour la raison, vue plus haut, qu’il n’y a pas un seul mais plusieurs peuples européens.

 

  1. Oser la France : Une France libre dans une Europe respectueuse des nations.

Oser la France rassemble des Français qui travaillent à un projet politique inspiré de l’action du Général de Gaulle, c’est-à-dire fondé sur la souveraineté de la France et l’autorité de son Etat. Charles de Gaulle : « La démocratie, pour moi, se confond avec l’idée nationale ».

Oser la France assume clairement le choix de la nation souveraine, condition sine qua non de la démocratie et des solidarités effectives. Il nous faut, pour cela, combattre cette pensée binaire, répandue à dessein, qui nous intime l’ordre de choisir entre une Europe présentée comme moderne et une France dépeinte comme étriquée voire « moisie ». Nous sommes armés pour le faire : d’abord parce que la France a toujours été ouverte au monde ; c’est ne pas connaitre son histoire que d’en faire un pays recroquevillé sur lui-même. Ensuite parce que la conception française de la citoyenneté est ouverte et exigeante : ouverte car être Français ne relève pas d’une question de couleur de peau ou de religion ; exigeante, car être Français, c’est assimiler l’histoire de notre pays, se conformer aux principes politiques et juridiques qui l’ont façonné, le gouvernent, et qui tendent à l’universel.

 

2.1. La nation souveraine, condition de la démocratie.

Nous ne serons pas comme ces pharisiens, trop nombreux dans le champ politique, pointés par Philippe Séguin dans son discours à l’Assemblée nationale préalable au vote de la loi sur la ratification du Traité de Maastricht, dans la nuit du 5 au 6 mai 1992 : « Qu’on ne s’y trompe pas : la logique de l’engrenage économique et politique mis au point à Maastricht est celle d’un fédéralisme au rabais, fondamentalement antidémocratique, faussement libéral, résolument technocratique. L’Europe qu’on nous propose n’est ni libre, ni juste, ni efficace. Elle enterre la conception de la souveraineté nationale et les grands principes issus de la Révolution : 1992 est, littéralement, l’anti 1789. Beau cadeau d’anniversaire que nous font les pharisiens du Bicentenaire pour les deux cents ans de cette République qu’ils encensent dans leurs discours et ruinent par leurs actes ! ».

Et Philippe Séguin de rappeler plus loin que la souveraineté est une catégorie philosophique et politique qui ne peut se diviser :

« La souveraineté est une notion globale, indivisible, comme un nombre premier. On est souverain où on ne l’est pas, mais on ne l’est jamais à moitié. La souveraineté est par essence un absolu qui exclut toute idée de subordination et de compromission… La souveraineté, cela ne se divise pas, cela ne se partage pas non plus et, bien sûr, cela ne se limite pas ».

La souveraineté nationale n’est pas une idée quelconque, agitée sur le marché politico-médiatique de l’information en continu : elle est au cœur de l’identité politique de la France ainsi qu’au sommet de la hiérarchie des normes juridiques, avec la Constitution.

D’abord par l’article 3 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, intégrée au Préambule de la Constitution de 1958 : « le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément ».

Ensuite par le Titre premier de notre Loi suprême, intitulé « De la Souveraineté nationale », qui stipule en son article 3 : « La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par voie de référendum ».

Cette question de la souveraineté nationale est centrale car elle conditionne le sens de nos engagements politiques : nous sommes au service du peuple français, et pour longtemps encore, l’intérêt général se définira au niveau de la nation, corps politique unifié. Ce qui fait dire à Marcel Gauchet : « les poussées dites populistes en Europe ne sont qu’un symptôme parmi d’autres d’un mouvement plus large et plus profond. Indépendamment d’elles, le retour des nations est déjà là en Europe. Il ne trouve pas encore sa traduction politique et institutionnelle mais le processus est à l’œuvre. Le nouveau monde est et sera un monde d’Etatsnations », (13 mai 2018). Où l’on voit qu’Oser la France pourrait avoir une responsabilité particulière dans ce processus à l’œuvre…

 

2.2. La nation souveraine, condition de la solidarité

Qu’est devenu le grand récit national et républicain, porteur de promesses sociales et de valeurs universelles ? Le modèle politique et social auquel les Français restent attachés, porté par le triptyque Etat-Nation-République, est constamment remis en cause par l’Union européenne pour des raisons idéologiques présentées comme simplement « techniques ». Cela doit cesser. Non pas que ce modèle français ne demande pas à être amendé et adapté aux circonstances de l’heure. Mais la conception que nous avons de l’Etat et en conséquence des notions de « puissance publique », de « service public », de « protection sociale » ou de « laïcité » est le produit de notre histoire, élaboré par les Français eux-mêmes. Il faut ici le redire avec force : c’est l’Etat qui a créé la France. Cette réalité historique devrait toujours être à l’esprit des dirigeants politiques alors que se font bruyamment entendre des identités régressives portées par divers communautarismes, corporatismes et féodalités locales. Quand l’Etat est faible, ce sont les bandes et les tribus qui prospèrent. Les Français et parmi les plus modestes, l’ont bien compris : il n’y aura, dans notre pays, aucune justice sociale, aucune cohésion sociale envisageable sans une économie redressée, fondée elle-même sur une souveraineté populaire et nationale retrouvée. De ce point de vue, la viabilité de l’Euro nous interroge car les conditions d’existence d’une monnaie unique sont liées aux flux de transfert budgétaire et financier sur les territoires de cette monnaie. En d’autres termes : seul un Etat unifié porté par une nation souveraine peut assumer une politique de réduction des écarts entre ses territoires, et ce, par des mécanismes de compensation, de péréquation et liés à l’aménagement de son territoire.

 

  1. 8 mots clés pour une Union européenne respectueuse des nations souveraines.

Nous traçons aujourd’hui une ligne à 8 traits qui délimite le périmètre d’une nouvelle Europe et que nous versons à la réflexion collective des Républicains. Elle peut être résumée en 8 mots clés :

 

1# Clarté.  Les Républicains doivent sans ambiguïté affirmer qu’ils considèrent que le but ultime de l’Union européenne n’est pas une Fédération mais qu’elle doit garder sa nature d’organisation internationale sui generis.

 

2# Civilisation.  L’Europe, c’est une âme. C’est notre civilisation. C’est donc dans le périmètre de cette civilisation que la coopération européenne doit s’épanouir, ce qui exclut définitivement les pays comme la Turquie et ouvre la porte à des pays comme la Russie. Cela veut dire aussi que notre priorité doit être de mener une politique de coopération ciblée tout en luttant contre le terrorisme djihadiste et l’immigration massive. Cela veut dire également de revoir au besoin le périmètre de Schengen.

 

3# Démocratie. Le Parlement européen ne peut pas incarner un peuple européen. La commission, composée de fonctionnaires, ne peut-être son gouvernement. Remettons au cœur de l’Europe les Parlements nationaux, au lieu de les contourner comme on le propose pour les traités commerciaux. Le rôle politique de la commission qui est une anomalie pour une organisation internationale doit être clairement supprimé.

 

4# Simplification. Organisons un recentrage des missions de l’Union européenne sur des sujets où elle a une vraie plus-value mais sans pour autant s’encombrer des 27 pour avancer. Construisons des coopérations variables comme pour Airbus en dehors de la lourdeur bruxelloise pour construire par exemple des géants du numérique.

 

5# Souveraineté. On ne peut rester les bras croisés à voir notre pays « se détricoter ». Il faut qu’une loi de souveraineté d’un Parlement soit supérieure au droit dérivé européen. Exigeons un droit de veto.

 

6# Service public. Nous souhaitons que soit mis fin à la politique de libre concurrence tous azimuts et voulons encourager le maintien des services publics dans certains secteurs stratégiques comme l’hydroélectricité ou le nucléaire. A l’inverse, exigeons de Bruxelles des mesures de rétorsion massives contre les GAFAS.

 

7# Protection. La France doit s’opposer à ce que les traités s’appliquent sans avis conformes de son Parlement. Les Républicains doivent s’engager à voter « non » aux traités commerciaux à venir du type CETA ou MERCOSUR.

 

8# Budget. Nous voulons assouplir l’absurde règle des 3 % de déficit en excluant de son calcul les investissements d’avenir ainsi que les dépenses de santé ou d’éducation. Plus largement, l’Italie remet en cause avec raison le verrou du déficit. Comme le réclament 154 économistes allemands, nous devons prévoir une clause de sortie de l’Euro et réfléchir dès maintenant à l’avenir de la zone Euro en cas de sortie de l’Italie.

50ans plus tard, les gaullistes sont venus devant la statue du Général

Cinquante ans plus tard, les gaullistes sont venus entonner quelques chants patriotiques devant la statue du Général de Gaulle pour commémorer la marée populaire qui sauva la République. Beau moment de ferveur où l’on a agité fièrement le drapeau frappé de la croix de lorraine.

 

Cinquante ans plus tard, les gaullistes sont venus entonner quelques chants patriotiques devant la statue du Général de…

Publiée par Julien Aubert sur Mercredi 30 mai 2018

 

A-t-on encore le droit de critiquer Jean-Michel Blanquer ?

France», reprochent au ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer de ne pas avoir de réelle ligne directrice pour l’école, malgré des réformes dont certaines vont dans le bon sens. Eux plaident pour un retour à une «école de la transmission».


Bérengère Poletti, députée des Ardennes ; Julien Aubert, député de Vaucluse ; Stéphane Viry, député des Vosges ; Bernard Brochand, député des Alpes-Maritimes ; Thibault Bazin, député de Meurthe-et-Moselle ; Jean-François Parigi, député de Seine-et-Marne ; René-Paul Savary, sénateur de la Marne ; Alain Dufaut, sénateur de Vaucluse ; Anne Lorne, Conseillère régionale de Rhône-Alpes-Auvergne ; Stéphane de Sallier Dupin, conseiller régional de Bretagne ; Alexandre Rassaërt, maire de Gisors et conseiller départemental de l’Eure ; Pierre Laget, adjoint au maire des 11ème & 12ème arrondissements de Marseille chargé des Finances.


Depuis le début du nouveau quinquennat, la droite française s’exempte d’exercer son esprit critique vis-à-vis de l’action de Jean-Michel Blanquer, Ministre de l’Education nationale. Sans doute est-ce parce qu’il nous rappelle trop ce que nous n’avons pas fait, miroir vivant de nos renoncements, mais aussi parce qu’il nous flatte en réfutant l’orthographe inclusive ou la méthode semi-globale, en voulant interdire le téléphone portable au collège, en évoquant la sélection à l’entrée de l’université, en mettant en valeur les fondamentaux de l’instruction – le fameux triptyque lire-écrire-compter, et surtout en donnant le sentiment de prendre le pas sur les «pédagos» de la rue de Grenelle et leur vocabulaire abscons.

 

Vous pouvez retrouver l’intégralité de l’article :
http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2018/03/01/31001-20180301ARTFIG00283-a-t-on-encore-le-droit-de-critiquer-jean-michel-blanquer.php