Conférence : Où va le nucléaire ?
Oser La France organisait il y a quelques jours une conférence autour de la politique énergétique française, un débat enrichissant animé par le président de notre mouvement, Julien Aubert.
Cette conférence organisée par Eric Roux, Référent national énergie de notre mouvement a réuni spécialistes et experts du nucléaire. Etaient présents : Yves Bréchet, ancien Commissaire à l’énergie atomique ; Vincent Le Biez, Adjoint au Délégué interministériel au nouveau nucléaire ; Jean-Luc Alexandre, PDG de Naarea; Loïk Le Floch-Prigent, ancien PDG d’ELF ; Bernard Fontana, PDG de Framatome ; Claude Imauven, Président d’Orano. Alors que le contexte politique est depuis quelques mois redevenu favorable au développement de la filière, les intervenants ont mis en lumière plusieurs problématiques. |
PRISE DE CONSCIENCE ET EVOLUTIONS DES POLITIQUES |
Il a naturellement été rappelé que le soutien politique doit être cohérent, constant et continu, afin de soutenir le développement de la filière pour garantir au pays une énergie abondante, bon marché et souveraine, qui est l’une des prérequis à toute civilisation pérenne.
La commission d’enquête parlementaire visant à établir les raisons de la perte de souveraineté et d’indépendance énergétique de la France, présidée par Raphaël Schellenberger, a mis en évidence plusieurs manquements dans la gestion des évènements politiques. Alors qu’une centrale nucléaire est construite actuellement en 12 à 15 ans, il est primordial que le personnel politique chargé de la conduite du pays prenne conscience du temps long et matérialise son appui, par exemple en rattachant le pilotage de la politique énergétique au ministère chargé de l’industrie, et en imposant des durées de vie de 30 à 50 ans pour les PPE (programmations pluriannuelles de l’énergie). Cela rassurera aussi les acteurs de la filière, rassemblés notamment au sein du Groupement des industriels français de l’énergie nucléaire (GIFEN), créé en 2018. |
MUTATIONS INDUSTRIELLES |
Du point de vue industriel, la filière doit se transformer – et elle le fait actuellement, notamment par une politique de standardisation modulaire, qui permettra de simplifier la construction d’une centrale tout en assurant la maîtrise de la production de ses composants.
L’industrie électronucléaire se diversifie également en investissant dans des services destinés à leurs clients et en renforçant la logistique lors de la construction d’un site de production d’électricité nucléaire. |
La filière nucléaire doit enfin investir dans les nouvelles technologies, avec une politique volontariste qui se traduit aujourd’hui par France 2030 : la filière des neutrons rapides et le développement des petit réacteur modulaire (small modular reactor, SMR) sont des voies d’excellence dans laquelle le pays doit s’engager.
L’industrie électronucléaire contribue par la construction et l’exploitation des centrales de production d’électricité à la souveraineté du pays : cette industrie prend également en compte ses besoins à l’export, qui ont notamment conduit Framatome à participer à la construction des centrales étrangères d’Hinkley Point / HPC (Royaume-Uni), Taishan (République populaire de Chine) et Olkiluoto (Finlande) – l’ouverture de cette dernière a largement été saluée. Les industriels continuent sur cette lancée à se projeter sur de nouveaux marchés, notamment en Europe de l’Est avec la République tchèque. |