Synthèse Grand débat à Caromb sur la fiscalité et les dépenses publiques

Compte-rendu du Grand débat Oser la France à Caromb Fiscalité et dépense publique :
« Impôts, taxes et dépenses publiques, que proposez-vous ? »

Le constat

Au regard de la problématique fiscale, il ressort des échanges un phénomène de « ras-le-bol fiscal », un refus de consentir à la création d’un nouvel impôt ou encore, à la hausse de ce dernier. Le sentiment d’injustice fiscale semble faire l’unanimité des participants à ce débat.

Réclamations

  • –  Une baisse des impôts et des taxes plus précisément sur la TVA des produits de première nécessité.
  • –  Augmentation des impôts et taxes sur les hauts revenus à travers le rétablissement de l’impôt de solidarité sur la fortune et la création d’une tranche supplémentaire sur l’impôt sur le revenu.
  • –  Un traitement fiscal plus strict des GAFAM.
  • –  Baisse des dépenses publiques à travers une diminution notoire du train de vie del’État qui pourrait se caractériser par la suppression de certains avantages liés à laretraite des hauts fonctionnaires et chefs d’État.
  • –  Rationalisation des budgets des collectivités territoriales et baisse des effectifs, tropde fonctionnaires profiteraient d’un système devenu obsolète
  • –  A contrario une augmentation des budgets dans différents domaines tels que la santé,l’éducation, la recherche, la sécurité et la défense. Dans le domaine social, la mise en place de certains dispositifs seraient consacrés aux personnes en situation de handicap ou en fin de vie.
  • –  Une gestion plus transparente des dépenses publiques

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TRIBUNE. Oser la France : les conditions du sursaut industriel français

Les députés LR Julien Aubert et Thibault Bazin, à la tête d’Oser la France, plaident en faveur d’une nouvelle politique industrielle française.

Par Oser la France

Souvent suggéré, rarement mis en œuvre, le « patriotisme économique » appartiendrait en France et en Europe à l’ancien monde. Il fut pourtant invoqué à maintes reprises par le passé, comme en 2004 pour sauver Alstom du démembrement annoncé.

Quinze ans plus tard, Alstom n’est plus. Quant au patriotisme économique, la simple évocation du sujet brûle les lèvres. Comprenez : « On n’est pas au Venezuela, ici ! » dixit l’ancien conseiller aux affaires économiques de l’Élysée, Emmanuel Macron, dans une réponse adressée à l’ancien ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, après que ce dernier lui a présenté en 2014 son plan de sauvegarde du fleuron industriel français.

« Au pays de Colbert, la notion de politique industrielle est devenue un oxymore »

À force de proclamer à corps et à cris que l’État était le problème et non la solution, à force d’entendre qu’il ne pouvait pas tout, la sentence a fini par faire loi : l’État ne sert plus à rien. Pas même à « préserver les intérêts nationaux » ; domaine où il a failli, comme le révèlent les conclusions du rapport de la Commission d’enquête parlementaire sur les décisions de l’État en matière de politique industrielle.

Au pays de Colbert, la notion de « politique industrielle » est devenue un oxymore. Il suffit pour s’en convaincre de compter le nombre de fleurons industriels français rachetés par des entreprises étrangères (Alstom Énergie par General Electric en 2014, Nexter par KMW en 2015, Alcatel Luccent en 2015, Technip à l’entreprise américaine FMC Technologies, etc.). L’activité industrielle est tombée à hauteur de 14 % du PIB français (contre 30 % en Allemagne et 24 % en Italie). La part industrielle dans l’emploi a chuté de 20 % en 1989 à 11 % en 2017 et a connu la suppression de 150 000 emplois depuis 2012. Quant à notre déficit commercial extérieur, il est en chute libre (moins de 62 milliards d’euros en 2017, moins de 48 milliards d’euros en 2016). La France est-elle condamnée à ne vivre que de son tourisme ? Ce serait… du luxe !

Même dans ses domaines de prédilection, comme le nucléaire civil, la France se voit doubler par des acteurs émergents comme le russe Rosatom ou le chinois CNPC. Ce déclin n’a pas son origine dans l’économie. Il prend pied dans le constat d’une impuissance politique, que nous pointons tous du doigt, mais feignons d’enrayer, faute d’avoir adopté la bonne grille de lecture.

N’en déplaise aux ouailles de l’économiquement correct, nous ne sommes plus dans les années 1990, dans un monde gouverné par un Occident dominant, sûr de son fait et en situation de monopole sur son terrain de prédilection : l’innovation technologique.

Depuis le début des années 2000, la Chine est entrée dans l’OMC. Le libre-échange s’est ouvert à des nations autrefois marginalisées, aujourd’hui capables de tirer leur épingle du jeu globalisé par le développement de politiques volontaristes visant à bâtir des « champions nationaux » de taille mondiale.

Comble de l’ironie : la mondialisation érige le patriotisme économique en principe de fonctionnement.

Il est urgent que la France intègre cette nouvelle donne, au risque d’un déclassement durable. Notre pays doit pour cela se doter d’une architecture juridique et institutionnelle qui le mette sur un pied d’égalité avec ses concurrents mondiaux. Pourquoi ne pas s’inspirer des États-Unis et de leur Comité pour l’investissement étranger (The Committee on Foreign Investment in the United States, CFIUS), qui a le pouvoir de bloquer des OPA hostiles, après consultation des départements de la Défense, du Trésor et du Commerce ? Pourquoi ne pas renforcer les prérogatives du Commissaire à l’information stratégique et à la sécurité économiques (Cisse), aujourd’hui rattaché à Bercy, et demain directement auprès du Premier ministre en vue de rendre plus cohérentes nos politiques économiques et commerciales ?

« Assurer un rempart aux méfaits de la mondialisation »

La France doit cesser d’être le faire-valoir industriel de l’Allemagne en Europe. Il est temps pour la France de s’affirmer en mettant au sommet de l’« agenda européen » la réorientation de la politique de concurrence de l’Union ; trop ferme quand il s’agit d’empêcher la constitution de mastodontes industriels intra-européens ; trop frileuse à établir toute préférence communautaire face à des industries de pays tiers pourtant bâties à coup de subventions publiques. En sus de cette politique, la France doit rétablir une politique de valorisation des produits nationaux et assurer un véritable rempart aux méfaits de la mondialisation.

L’absence d’orientation de l’épargne des Français vers l’investissement productif est un des plus vieux serpents de mer de nos débats économiques. En quoi la suppression de l’ISF sans contrepartie a-t-elle contribué à engager ce changement attendu ? Le conditionnement de la défiscalisation de l’ISF à l’investissement dans notre tissu industriel local et national aurait eu toutes les chances d’être approuvé par les Français.

Pourquoi notre pays n’a-t-il plus de ministère de l’Industrie ? L’innovation sur laquelle mise Emmanuel Macron pour créer les emplois de demain a besoin de start-up, mais surtout de grands groupes à même de doter la France d’une véritable autonomie stratégique, notamment sur le plan énergétique. À quoi bon augmenter la part du mix énergétique français, inciter les ménages à acheter des panneaux solaires photovoltaïques si c’est pour gaver toujours plus l’ogre industriel chinois ?

Si l’on prend l’exemple de l’industrie automobile, déjà mise à mal par l’affaire Carlos Ghosn, le manque de vision stratégique de l’État pourrait faire perdre à l’Europe occidentale entre 20 et 25 % de la valeur ajoutée de l’industrie automobile, ce qui est énorme. Le patriotisme économique européen est un leurre : mieux vaux une alliance équilibrée avec Nissan que déséquilibrée avec Alstom, dès lors que les intérêts français sont défendus.

Seule une politique industrielle ambitieuse, mise au service de notre autonomie collective, sera source à l’étranger d’attractivité – c’est l’« excellence française », mise au service de l’indépendance et de la puissance nationale qui, dans les années 1960-1970, a fait de notre fameux savoir-faire un modèle à imiter – et redonnera, en interne, ses lettres de noblesse à la vocation même du politique : servir et défendre les intérêts fondamentaux de la nation.

Ce renouveau industriel participera enfin à la résorption des fractures territoriales, car ce sont les territoires qui offriront à la France les espaces et la main-d’œuvre indispensables à son développement. Il ne reste qu’à nous de reprendre en main le destin industriel de la France.

Écrite par :

·   Thibault Bazin, député de Meurthe-et-Moselle, vice-président d’Oser la France

·   Julien Aubert, député de Vaucluse, président d’Oser la France

Cosignée par :

·Valérie Beauvais, députée de la Marne, vice-présidente d’Oser la France

· Jean-François Parigi, député de Seine-et-Marne et vice-président d’Oser la France

·Stéphane Viry, député des Vosges et vice-président d’Oser la France

·Alain Dufaut, sénateur de Vaucluse

·Bernard Fournier, sénateur de la Loire

·Sébastien Meurant, sénateur du Val-d’Oise

·Olivier Paccaud, sénateur de l’Oise

·René-Paul Savary, sénateur de la Marne

·Jean-Philippe Mallé, ancien député et conseiller départemental des Yvelines, vice-président d’Oser la France

·Thierry Hory, conseiller régional du Grand Est et maire de Marly (59)

·Stéphane Sauvageon, conseiller régional de la région Sud-Provence-Alpes-Côte-D’Azur

·Marie-Hélène Herry, maire de Saint-Malo-de-Beignon (56) et conseillère départementale du Morbihan

·Arnaud Mercier, maire de Venelles (13)

·Christiane Pujol, conseillère départementale des Bouches-du-Rhône

·Jean-Louis Ghiglione, adjoint au maire de Châtenay-Malabry

·Alain Duprat, adjoint au maire de Carry-le-Rouet

·Pierre Laget, adjoint au maire des 11e et 12e arrondissements de Marseille, chargé des Finances

·Olivier Arsac, adjoint au maire de Toulouse, chargé de la Sécurité et conseiller métropolitain de Toulouse Métropole

·Florence Darbon, adjoint au maire du 6e arrondissement de Lyon

·Jérôme Besnard, conseiller municipal de Mont-Saint-Aignan

·Alain Kerhervé, conseiller municipal de Quimperlé

 

Lien vers l’article : https://www.lepoint.fr/debats/tribune-oser-la-france-les-conditions-du-sursaut-industriel-francais-12-03-2019-2300188_2.php

Cahier des Doléances

Depuis 3 semaines, le mouvement des Gilets Jaunes embrase la France. Le ras-le-bol fiscal, le ras-le-bol tout court, s’est emparé de notre pays.

Plus que jamais, les corps intermédiaires doivent jouer leur rôle de courroie de transmission afin de traduire la colère du peuple français en légitimes revendications. Gilet jaune, non gilet jaune, le besoin de démocratie et d’expression est criant.

C’est pourquoi Oser la France vous propose de reprendre votre destin et celui de la France en mains ! Nous vous proposons de participer à un immense Cahier des Doléances, comme en 1789. Participez, répondez, proposez, faites participer. À partir de 1000 réponses dans un département, les résultats seront adressés à tous les parlementaires de ce dernier.

La Révolution des Idées, c’est maintenant : Osez donner votre avis !

 

Répondre au Cahier des doléances d’Oser la France

Budget rouge, gilets jaunes, taxe verte

Le député du Vaucluse et président d’Oser la France estime que « la hausse des prix du carburant fracture davantage l’égalité entre les citoyens pour lesquels la voiture est indispensable et ceux qui ne payent qu’une part infime du coût réel des transports collectifs »

La crise du carburant prend une tout autre dimension depuis quelques jours avec les appels multiples à bloquer les routes du pays le 17 novembre. Elle est d’autant plus singulière qu’elle n’est pas lancée à l’initiative d’associations ou de syndicats mais de simples citoyens.

Depuis la polémique sur les 80 km/h, cette crise du carburant est la goutte d’essence qui a fait déborder le réservoir. Pour la première fois, l’argument de la sécurité n’imprime plus dans l’opinion. Chacun n’y voit désormais qu’un fallacieux prétexte pour remplir le tiroir-caisse et le nombre de morts sur les routes vient malheureusement valider cette intuition. C’est parce que le budget est dans le rouge que la fiscalité est aussi verte !

L’an dernier, l’essence avait déjà subi une taxation de 182 % et de 157 % pour le diesel, selon le calcul de l’Automobile Club Association, ce qui aboutit à 36 milliards d’euros de taxe pour la France qui roule. L’objectif du gouvernement est à peine dissimulé : « rééduquer fiscalement » le comportement des Français en les « délivrant du fossile », comme le faisait déjà le gouvernement Ayrault. L’outil amiral de cette rééducation est la « trajectoire carbone », une taxation qui nourrit l’inflation de la Taxe Intérieure de Consommation sur les Produits Energétiques (TICPE). Pour le gouvernement, cette « cassette verte » bien dissimulée dans les replis du budget représente sur le quinquennat 55 milliards d’euros de recettes supplémentaires.

Pas de pain. Sauver l’environnement en faisant de l’Homme son adversaire est une erreur profonde. Et si la mobilité était devenue aussi vitale pour une partie de la population que peut l’être l’alimentation ? La hausse des prix du carburant fracture davantage encore l’égalité entre les citoyens pour lesquels la voiture est indispensable et ceux qui ne payent qu’une part infime du coût réel des transports collectifs. Sans carburants, pas de travail. Sans travail, pas de pain.

La politique de fiscalité écologique est une politique inverse à celle de Robin des Bois. « Traverser la rue pour trouver un emploi » était donc à prendre au pied de la lettre : le travailleur « macronien » traversera peut-être la rue, mais pas la ville, faute d’essence. Le gouvernement n’a aucune idée de la façon dont il déstructure la vie quotidienne compliquée de ces Français qui se considèrent déjà en seconde zone. Pour certains de ces Français des périphéries et de la ruralité, c’est la double peine, car ils chauffent également leur logement au fuel.

La politique écologique à marche forcée conduira à faire dérailler le train de la transition énergétique car elle n’est pas compatible avec la croissance économique. L’entêtement du gouvernement est insupportable : on ne convertit pas en cinq ou vingt ans, une société dépendante du fossile contre sa propre survie. A l’urgence climatique, nous opposons l’urgence sociale.

Pour cela, nous proposons quelques pistes concrètes : revoir complètement la trajectoire carbone complètement déraisonnable, atténuer l’augmentation du prix du carburant à l’aide de la TVA qui majore injustement le prix du produit – finissons-en avec la double peine !-, geler ou diminuer la TICPE sur le fuel domestique (FOD).

Il est encore temps de prendre des mesures à effet immédiat avant que l’on ne dise à Emmanuel Macron, « Monsieur le Président, ce n’est pas une révolte, c’est une révolution ».

Les signataires :

  • Julien Aubert est député LR du Vaucluse, président d’Oser la France.
  • Thibault Bazin, député de Meurthe-et-Moselle, vice-président d’Oser la France,
  • Valérie Beauvais, députée de la Marne, vice-présidente d’Oser la France,
  • Marc Le Fur, député des Côtes-d’Armor et vice-président de l’Assemblée nationale,
  • Bérengère Poletti, députée des Ardennes, vice-présidente d’Oser la France,
  • Jean-Luc Reitzer, député du Haut-Rhin et vice-président d’Oser la France,
  • Patrice Verchère, député du Rhône et vice-président d’Oser la France,
  • Stéphane Viry, député des Ardennes et vice-président d’Oser la France,
  • Olivier Paccaud, sénateur de l’Oise,
  • René Danesi, sénateur du Haut-Rhin,
  • Bernard Fournier, sénateur de la Loire,
  • Thierry Hory, conseiller régional du Grand Est et maire de Marly,
  • Stéphane de Sallier Dupin, conseiller régional de Bretagne,
  • Christiane Pujol, conseillère départementale des Bouches-du-Rhône,
  • Stéphane Loth, maire de Talmont-sur-Gironde,
  • Marie-Hélène Herry, maire de Saint-Malo-de-Beignon et conseillère départementale du Morbihan,
  • Pierre Laget, adjoint au maire des 11 et 12es arrondissements de Marseille,
  • Alain Duprat, adjoint au maire de Carry-le-Rouet,
  • Olivier Arsac, adjoint au maire de Toulouse et conseiller métropolitain de Toulouse Métropole, 
  • Gurval Guiguen, conseiller municipal et métropolitain de Rennes,
  • Jérôme Besnard, conseiller municipal de Mont-Saint-Aignan,
  • Alain Kerhervé, conseiller municipal de Quimperlé.

Oser la France pour une défense nationale

TRIBUNE. Osez la France pour une défense nationale

Les députés LR Julien Aubert, Thibault Bazin et Patrice Verchère s’alarment des menaces sur l’indépendance de notre industrie de l’armement.

Néanmoins, derrière la communication présidentielle, les chiffres sont têtus. Cette augmentation est à nuancer par la « clause de revoyure » prévue en 2021 qui déterminera les annuités 2024 et 2025. La loi de programmation militaire est en réalité une loi d’intention politique dont la trajectoire devra être confirmée par chaque loi de finances. Des doutes sérieux existent concernant la soutenabilité des hausses annuelles de 3 milliards chaque année à compter de 2023.

Lire aussi Loi de programmation militaire : ces questions qui fâchent

Elle n’est ainsi certainement pas à la hauteur des défis en matière de recrutement, en particulier dans le domaine de la cyberdéfense : l’essentiel des 6 000 postes supplémentaires que la LPM prévoit sont reportés en seconde partie de la programmation soit 1 500 en 2023, 1 500 en 2024 et 1 500 en 2025. Ces reports ne permettront pas à la France de rivaliser avec la Bundeswehr allemande qui s’est dotée d’une « cyberarmée » de 14 000 experts…

Surtout, derrière la LPM se trouve l’enjeu industriel. La programmation repose en effet sur l’hypothèse de coopérations capacitaires dans le cadre de l’Otan ou de l’Union européenne. Or, notre intérêt vital réside dans la préservation au niveau national d’une base industrielle et technologique de défense forte, apte à répondre aux exigences technologiques et opérationnelles des futurs systèmes d’armes et équipements de défense. Nous appelons de ce point de vue ci à revisiter la stratégie industrielle de la Défense nationale. La question du partage des technologies doit être examinée avec une grande attention tout comme la garantie de la préservation de notre autonomie industrielle. En effet, le mythe des « Airbusindustriels » et l’idéologie de la « taille critique » scandée depuis des années par une élite économique déconnectée des intérêts vitaux et souverains ont fait de nombreux dégâts.

Les exemples sont nombreux. On pourrait citer la vente de la division énergie d’Alstomqui représente 70 % de l’entreprise, à son concurrent américain General Electric, véritable opération manipulée, ou bien l’opération capitalistique de sa branche ferroviaire qui est tellement favorable à Siemens que ce n’est pas un groupe européen qui va être créé, mais un groupe très majoritairement allemand.

« Il ne suffit pas de mythifier et multiplier les coopérations européennes pour produire une industrie crédible »

De même, la volonté affirmée par le gouvernement français de rapprocher le constructeur français Naval Group (ex-DCNS, NDLR)de l’italien Fincantieri conduira à une disparition progressive de l’opérateur français le plus stratégique pour la marine française. Comment gérerions-nous un possible déplacement en Italie de la construction de sous-marins et les difficultés à prévoir pour la maintenance des navires français qui serait à partager avec la flotte italienne ? Le président de Fincantieri, Giuseppe Bono, revendique le leadership commercial en Amérique latine où Naval Group est le mieux implanté. L’attitude italienne provoque le trouble au sein de certains États clients de la France comme le Brésil, qui a choisi le groupe tricolore pour renouveler sa flotte sous-marine.

Le sujet de la souveraineté militaire ne se limite pas aux seuls grands groupes : la PME française HGH Systèmes Infrarouges, qui développe et commercialise des systèmes de pointe en optroniques permettant de surveiller des sites sensibles, est susceptible de passer sous pavillon américain depuis que le fonds d’investissement Carlyle Europe Technology Partners III a annoncé être entré en négociations exclusives avec la société française en vue d’acquérir une participation majoritaire à son capital. Pourquoi le gouvernement ne réagit-il pas à cette situation ?

Il ne suffit pas de mythifier et multiplier les coopérations européennes pour produire une industrie crédible. Prenons l’exemple du très ambitieux et stratégique programme Scaf (système de combat aérien du futur) voulu par la France et conçu comme un système complet associant un avion de combat de nouvelle génération, des drones d’attaque ainsi que des futurs missiles de croisière. Le drone devrait se réaliser dans le cadre d’une coopération franco-britannique que le Brexit affaiblit. Que devient le projet de drone MALE européen dans ce contexte ? Malgré la déclaration d’intention prise par la France, l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne en mai 2015, le projet de drone MALE européen a pris du retard et ne devrait être opérationnel qu’à l’horizon 2025. Un partenariat franco-allemand est envisagé pour ce qui concerne l’avion de chasse dernière génération, mais l’Allemagne n’a pas les compétences pour produire un avion de combat et nos cultures stratégiques et nos règles d’engagement sont fondamentalement différentes, ce qui rend complexe cette alliance industrielle.

« Nous souhaitons la création d’un Office national de contrôle et d’évaluation stratégique des industries de défense »

D’ailleurs, ne soyons pas dupes. La remontée en puissance militaire de l’Allemagne (37 milliards d’euros de budget cette année), dont l’activisme en matière d’exportations de sous-marins est directement concurrentiel pour nos industries, tout comme l’export de ses matériels roulants, pose la question de savoir si la coopération avec ce pays sur le plan industriel peut être équilibrée. À ceux qui répètent que l’avenir passe forcément par l’Europe, on peut opposer quelques chiffres. Les principaux clients de la France en matière d’exportation d’armes sont extra-européens. L’exemple le plus parlant est celui de la vente des avions Rafale de Dassault : seuls la France, l’Égypte, le Qatar et l’Inde s’équipent en Rafale français, alors que la plupart de nos voisins européens préfèrent s’équiper en F-16 et F-35 américains. Alors que la chancelière allemande a répété à deux reprises que les États-Unis n’étaient plus à même d’assurer notre protection, Emmanuel Macron est resté silencieux. Et pourtant là est l’enjeu : quid du devenir de l’Otan ?

Lire aussi Otan : Donald Trump veut rassurer les alliés malgré ses critiques

C’est pourquoi nous formulons dès maintenant une proposition afin de garantir le maintien de notre base industrielle et technologique de défense et son autonomie stratégique.                     Nous souhaitons la création d’un Office national de contrôle et d’évaluation stratégique des industries de défense, composé des Ppésidents et de membres des commissions de la Défense et des Forces armées des deux chambres ainsi que d’experts reconnus en la matière. Cette commission aura pour rôle de donner une autorisation en amont de toute opération financière susceptible d’exposer une entreprise française de ce secteur-clé.                   Rapidement, nous nous rendrons compte que ces réponses ne peuvent être envisagées que dans le cadre national ou par le biais de délégations d’autorités préservées par un maintien de souveraineté.                   Sur chacun de ces sujets et sur chacune de ces questions, l’intérêt de la France exige des réponses claires de la part du gouvernement et du président de la République. Il en va de notre sécurité et de notre avenir, si l’on veut demeurer une grande puissance libre.

Tribune coécrite par :

– Julien Aubert, député de Vaucluse, président d’Oser la France
– Thibault Bazin, député de Meurthe-et-Moselle, vice-président d’Oser la France
– Patrice Verchère, député du Rhône et vice-président d’Oser la France.

Et cosignée par :

– Bernard Brochand, député des Alpes-Maritimes
– Jean-François Parigi, député de Seine-et-Marne et vice-président d’Oser la France – Bérengère Poletti, députée des Ardennes et vice-présidente d’Oser la France – Stéphane Viry, député des Vosges et vice-président d’Oser la France
– René Danesi, sénateur du Haut-Rhin
– Alain Dufaut, sénateur de Vaucluse
– Bernard Fournier, sénateur de la Loire
– René-Paul Savary, sénateur de la Marne                           -Jean-Philippe Mallé, ancien député PS et vice-président d’Oser la France
– Jacques Myard, ancien député LR et maire de Maison-Laffite
– Stéphane de Sallier Dupin, conseiller régional de Bretagne
– Stéphane Sauvageon, conseiller régional de Provence-Alpes-Côte D’Azur
– Thierry Hory, conseiller régional du Grand Est et maire de Marly
– Marie-Hélène Herry, maire de Saint-Malo-de-Beignon et conseillère départemental du Morbihan                            – Christiane Pujol, conseillère départementale des Bouches-du-Rhône
– Olivier Arsac, adjoint au maire de Toulouse en charge de la sécurité et conseiller métropolitain de Toulouse Métropole
– Gurval Guiguen, conseiller municipal et métropolitain de Rennes
– Jean-Claude Castel, conseiller départemental des Alpes-de-Haute-Provence et maire de Corbières
– Alexandre Rassaërt, maire LR de Gisors et conseiller départemental de l’Eure
– Pierre Laget, adjoint au maire des 11e et 12e arrondissements de Marseille chargé des finances
– Jean-Louis Ghiglione, adjoint au maire de Chatenay-Malabry
– Nicolas Leblanc, adjoint au maire de Maubeuge
– Jérôme Besnard, conseiller municipal de Mont-Saint-Aignan.

 

Article dans son intégralité :
http://www.lepoint.fr/politique/tribune-osez-la-france-pour-une-defense-nationale-14-07-2018-2236089_20.php

 

Nouvelle réglementation RGPD

 

RGPD : “Je préfère qu’on paye les réseaux sociaux que de donner gratuitement nos données au GAFAM”.

Julien Aubert s’exprime au sujet des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft), et de nos données personnelles que ces derniers s’approprient gratuitement. Ce sujet est d’autant plus important qu’il existe de nombreux vide juridique international à ce sujet.

 

RGPD : " Je préfère qu'on paye les réseaux sociaux, que de donner gratuitement nos données au GAFAM "

Julien Aubert sur le RGPD : C'est une avancée. De ce point de vue-là, je pense que l'Europe a pris ses responsabilités. Maintenant, quand je vois que Mark Zuckerberg [le dirigeant de Facebook] est "pour", je me dis "attention". Depuis quelques jours, nous recevons tous des mails où l'on nous dit : "Vous êtes sur tel site, il y a le RGPD, alors vous devez dire si vous acceptez les nouvelles conditions d'utilisation". Que font 99,99% des gens ? Ils cliquent en disant : "OK". Personne ne lit réellement. Il nous faudrait des jours et des jours pour aller regarder [ces conditions] dans les détails. Je suis pour des solutions plus dures. Ces données sont récupérées par des GAFAM [Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft] et elles nourrissent ensuite les moteurs d'intelligence artificielle et, dans 20 ans, on n'hésitera pas à nous vendre ces mêmes services d'intelligence artificielle. Je suis pour que les données soient considérées comme la "chose de personne", qu'on ne puisse pas se les approprier, elles sont ni à moi ni aux GAFAM, quitte à faire payer des services informatiques pour qu'elles ne soient pas conservées. Je préfère qu'on paye Facebook, même à un prix minime, qu'on paye Google, mais qu'on arrête ce système. Car les gens ont l'impression que c'est gratuit, en réalité ça ne l'est pas (…) Nous voulons que ce soit gratuit et nous donnons nos données, mais ces données seront utilisées un jour contre nous. Il faut bien avoir conscience que les projets de certaines de ces entreprises vont dans un sens qui, à mon avis, sera un jour défavorable.

Publiée par Oser la France sur Mardi 29 mai 2018