Entretien avec Bruno Retailleau – Ministre d’État, ministre de l’Intérieur

J’ai rencontré aujourd’hui longuement Bruno Retailleau pour évoquer la situation sécuritaire préoccupante que traverse notre pays. Le regain de violences liées aux trafics de drogue dans de nombreuses villes interpelle l’ensemble des acteurs publics. J’ai pris appui sur la situation du Vaucluse — et en particulier sur les récents événements survenus à Avignon — pour illustrer l’ampleur des défis à relever, et j’ai remis au ministre un dossier d’analyse à ce sujet.

J’ai relayé les alertes lancées depuis plusieurs mois par les élus locaux, toutes sensibilités confondues, ainsi que les inquiétudes exprimées en off par de nombreux membres des forces de l’ordre.

Le ministre m’a présenté la stratégie qu’il entend mettre en œuvre à l’échelle nationale, fondée sur trois volets complémentaires : pénal, policier et administratif. Il a souligné que le redéploiement ponctuel de forces comme les CRS ne peut suffire s’il ne s’inscrit pas dans une réponse judiciaire suivie et cohérente.

L’exemple d’Avignon, ville de moins de 100 000 habitants mais confrontée à des problématiques dignes de métropoles bien plus vastes, montre l’urgence d’adapter nos réponses en matière de sécurité de manière fine et ciblée, au plus près du terrain.

TRIBUNE – Ukraine : Yalta, Munich ou Berlin ? 

Par Julien Aubert

Tribune parue sur Le Diplomate Media : https://lediplomate.media/2025/02/ukraine-yalta-munich-berlin/julien/monde/russie-et-ukraine/

Les États-Unis et la Russie ont donc décidé de négocier le sort de l’Ukraine en tête à tête. C’est moralement révoltant, juridiquement illégal, mais géopolitiquement révélateur. 

Beaucoup d’analystes croient par conséquent revivre le partage de Yalta, comme par exemple Pierre Haski dans Le Nouvel Obs ou Patrick Forestier dans le Telegramme. En effet, en 1945, les futurs vainqueurs de la guerre s’étaient réunis pour tracer les contours du nouveau système international et les frontières de l’Europe, alors que l’Allemagne nazie s’apprêtait à être vaincue. On se souvient que c’est sur une nappe de papier que Staline et Churchill décidèrent du partage de l’Europe de l’Est, les occidentaux s’illusionnant sur la promesse d’installation de démocraties « populaires ». 

La comparaison ne va cependant pas très loin. À Yalta, chaque puissance avait des objectifs de nature très différentes : l’Amérique cherchait à arracher à Staline la promesse d’une participation au système des Nations-Unies. La Russie, elle, voulait qu’on reconnaisse son glacis. Yalta a tenu plus du troc entre vision idéaliste et vision réaliste qu’une négociation. 

Trump n’a aucune volonté de construction d’un ordre nouveau, juste la volonté de se débarrasser d’un problème coûteux. Sa logique court-termiste le conduit simplement à déconstruire le système rooseveltien. 

Voilà pourquoi d’autres analystes agitent plutôt le spectre des accords de Munich, comme le fait Jérôme Pellistrandi dans la revue de La Défense nationale : « Février 2025 évoque Munich 1938, où les Européens cédèrent à Hitler. ». Zelensky est comparé au malheureux président tchèque Edvard Benes.

Il vaudrait mieux agiter le spectre du pacte Molotov-Ribbentrop, signé à Moscou. Deux puissances révisionnistes, profondément ennemies sur le fond, se réuniraient dans le dos de l’Europe pour se partager un pays souverain. L’Ukraine serait devenue ainsi la Pologne moderne.

Munich ou Moscou, le tableau cadre déjà un peu plus. Trump, en réclamant l’annexion du Groënland ou du Canada, fait penser aux rhétoriques d’espace vital ou d’Anschluss qui avaient cours dans les années 30 en Allemagne ou au Japon. Néanmoins, la comparaison s’arrête là. Il n’y a aucune idéologie racialiste dans l’analyse de Trump : il ne s’agit pas de réunir tout le peuple anglophone ou anglo-américain. Sa logique est purement mercantile, c’est à dire qu’il utilise ses excès pour obtenir des concessions des pays concernés. 

Poutine, pour sa part, se situe dans la droite ligne d’une pensée russe qui a toujours associé la conquête de l’espace à la puissance et à la sécurité. Cependant, il n’est pas comme Staline dans une stratégie défensive mais impériale. 

Voilà pourquoi, il conviendrait mieux de désintoxiquer l’analyse des comparaisons idéologiques et de regarder un précédent historique plus neutre : la conférence de Berlin de 1885. Réunie pour fixer le sort du Congo, convoité par la France et la Belgique, cette conférence va servir de prétexte â un partage colonial du continent africain. Quatorze puissances participent à l’invitation de l’Allemagne à une conférence destinée à fixer les règles d’installation coloniale en Afrique. Les peuples et les rois africains sont évidemment tenus à l’écart de toutes les discussions.

Exactement comme l’Europe peste de ne pas être conviée aux négociations russo-américaines de partage de l’Ukraine et plus si affinités. Il faut juste y voir la reconnaissance d’un déclin lent qui ravale les puissances européennes au rang de rois locaux.  Le problème est que les nations européennes, excepté la France – et encore – ont intériorisé cette soumission volontaire. Ils ont une mentalité de colonisés. 

La décolonisation européenne débutera donc par une prise de conscience de ce piège mental dans lequel les dirigeants européens se sont enfermés depuis 1990. En claquant la porte de l’OTAN par exemple. 


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“J’aime mon commerce : toute la proximité est essentielle !”

📝 PÉTITION ➡️ Après avoir interpellé le Premier ministre dans une tribune, Julien Aubert lance désormais une pétition à l’attention de Jean Castex, lui demandant de revoir les conditions du confinement.

“Au cœur des normes que vous avez édictées, il y a deux règles qui ne fonctionnent pas, car elles viennent introduire de l’inéquité et de l’incohérence.

La première est la frontière entre « l’essentiel » et le « non-essentiel », c’est à dire que la justification de l’interdiction repose sur l’appréciation de l’utilité de l’activité, et non sur le risque sanitaire avéré. C’est ainsi qu’une activité de vente alimentaire en milieu dense (grande surface) peut-être autorisée, là où une activité de coiffure en milieu peu dense (petit commerce) ne l’est pas.

La seconde est l’idée que la même règle doit s’appliquer partout, comme un t-shirt de taille M, qui boudinerait la ville et serait trop large pour la ruralité. Or, nous le savons, la situation épidémique n’est pas la même d’une commune à l’autre, d’un hameau à l’autre. Rien n’a été dit sur la manière d’aborder géographiquement le problème : lorsque certains villages ont un taux d’incidence quasi nul et un seul commerce, est-il intelligent de le fermer ?”

Pour signer la pétition 👇

https://www.change.org/p/jean-castex-j-aime-mon-commerce-toute-la-proximit%C3%A9-est-essentielle?recruiter=1160409316&recruited_by_id=2ad5cfa0-1ddf-11eb-bf30-399b9acb9ced

“Confinement : Liberté, égalité, fraternité : j’écris ton nom”

📢 TRIBUNE ➡️ Dans Valeurs Actuelles, Julien Aubert invite le Premier ministre à revoir la philosophie globale de sa lutte contre le Covid-19 ainsi que les règles relatives au confinement.

“Comme vous le savez, la devise de notre beau pays est « Liberté, égalité, Fraternité ». Or, ces trois principes sont totalement battus en brèche par la manière dont vous avez pensé la stratégie sanitaire. Sur la liberté, et c’est une tautologie, vous avez bien conscience que la déclaration d’un confinement par l’Etat touche au cœur même des libertés publiques et individuelles des Français.”

L’article dans son intégralité 👇

https://www.valeursactuelles.com/politique/tribune-julien-aubert-confinement-liberte-egalite-fraternite-jecris-ton-nom-125232

«Le nouvel impératif industriel.»

📢 TRIBUNE ➡️ Dans L’Opinion, Julien Aubert, Damien Abad et Bruno Retailleau défendent un “nouvel impératif industriel” dont les fermetures d’usines – comme l’usine Bridgestone de Béthune – ne cessent de révéler l’absolue nécessité.

“Soyons justes. Il y a bien eu, ces dernières années, une prise de conscience de la logique suicidaire d’une société indifférente au travail productif et vivant d’un pouvoir d’achat fictif au prix d’un endettement public potentiellement illimité. Les gouvernements successifs ont bien pris des mesures d’allègement du coût du travail et d’assouplissement de sa réglementation. Mais force est de constater que si nous sommes parvenus à amortir, voire à ralentir notre déclin industriel, nous restons impuissants à réenclencher sa réindustrialisation.”

L’article dans son intégralité 👇
https://www.lopinion.fr/edition/economie/nouvel-imperatif-industriel-tribune-damien-abad-julien-aubert-bruno-225128