“Revoir Schengen, combattre le terrorisme islamiste, mettre un terme à l’immigration non souhaitée constituent des objectifs prioritaires, pour défendre une civilisation attaquée de toute part”, affirme le mouvement patriote “Oser la France”, fondé et présidé par le député LR du Vaucluse, Julien Aubert.
La tribune d’Emmanuel Macron exprime une fois de plus une pensée fédéraliste datée et dépassée. La fameuse « souveraineté européenne » d’Emmanuel Macron ne revient en fait qu’à ajouter au millefeuille administratif français une nappe « bien épaisse » de fédéralisme : une banque, une agence, un office et un conseil supplémentaires ! L’Allemagne a pris dans cette liste de souhaits ce qui l’intéressait, via la voix de la CDU, à savoir notre siège au Conseil de sécurité des Nations Unies, soit un tragique abandon de souveraineté française, et rejeté – heureusement – tout ce qui pouvait ressembler à une mutualisation sociale ou budgétaire européenne.
De son côté, Marine Le Pen a curieusement crié à la « victoire idéologique », en voyant dans la souveraineté européenne d’Emmanuel Macron une confirmation des thèmes développés par le Rassemblement national. Mais quels sont aujourd’hui les thèmes du programme du RN ?
Il y a quelques mois encore, le point fort du programme du RN était de provoquer la sortie de l’euro, ce qui avait valu le naufrage télévisuel en direct de Marine Le Pen lors du débat d’entre-deux-tours de l’élection présidentielle, incapable en termes clairs de la justifier.
La sortie de l’euro vient de sortir des radars et le RN présente désormais un discours pour le moins flou pour ne pas dire inconsistant. Cela n’empêche pas pour autant Marine Le Pen de proposer une « Union des Nations européennes ».
Mais qui sont les partenaires avec qui le RN compte s’associer au sein du Parlement européen ?
La Ligue du Nord italienne qui continue à militer pour une sortie de l’euro ? Le PVV néerlandais ou le SPD tchèque qui vont plus loin encore puisqu’ils militent pour un référendum sur la sortie de leur pays de l’UE et même de toute construction européenne ?
Pour nous, lorsqu’il s’agit de défendre l’Europe des Nations, il s’agit d’être clair. Le gaullisme n’est ni un poujadisme ni un extrémisme.
D’ailleurs, les divergences du RN ne sont pas focalisées sur le seul avenir des institutions de l’UE.
Le RN s’affiche par exemple avec le KNP polonais, défavorable au rôle de l’Etat, lequel milite pour la suppression de l’impôt sur le revenu et des privatisations : comment le RN envisage-t-il la convergence fiscale et l’avenir des services publics dans cette optique ?
Demain, nous débattrons de la mise en concurrence des barrages hydroélectriques à laquelle nous nous nous opposerons ou encore de la constitution de géants européens avec une impulsion étatique. Comment le RN compte-t-il convaincre ses alliés « libéraux » ?
Enfin, outre l’ambiguïté sur l’avenir de l’UE et la politique économique, le RN a parmi ses alliés des partis politiques fondamentalement hostiles à une Europe des Nations. Ainsi la Ligue du Nord a pour objectif l’autonomisation voire l’indépendance de la Padanie, un projet totalement incompatible avec le maintien de la Nation italienne. Idem pour le Vlaams Belang, anciennement Vlams Blok condamné par la justice pour racisme et xénophobie, qui est violemment anti-francophone et pour l’indépendance de la Flandre. L’Europe des Nations, ce n’est pas l’Europe des régions, que les fédéralistes d’ailleurs aiment soutenir comme contrepoids aux capitales européennes.
La coalition proposée par le RN n’est pas crédible.
Le RN n’a plus de cap.
Une véritable union de nations souveraines passe, pour nous, membres du mouvement Oser la France, par plusieurs prérequis : nous devons affirmer sans ambiguïté que le but ultime de l’Union Européenne ne saurait être une Fédération, ce qui suppose d’éradiquer le rôle politique de la Commission et de redonner aux parlements nationaux un rôle central dans le processus démocratique, en réaffirmant notamment la supériorité de la loi sur le droit européen dérivé. De manière générale, il nous faut simplifier les missions de l’UE, la « débruxelliser » et construire des coopérations ad hoc pour les sujets où le consensus n’est pas possible.
Mais l’UE ne doit pas se réduire à une architecture. Il nous faut délimiter comme horizon naturel de l’Union tous les pays de civilisation commune, car l’Europe a une âme. Revoir Schengen, combattre le terrorisme islamiste, mettre un terme à l’immigration non souhaitée constituent des objectifs prioritaires, pour défendre une civilisation attaquée de toute part.
Enfin, l’UE doit revoir son moteur économique. Le libre-échangisme et la libre-concurrence totale sont des concepts datés qui ne permettent ni de protéger le service public au service de l’intérêt général, ni de constituer des champions de taille mondiale au service des intérêts de notre pays. Les règles budgétaires doivent être revues pour exclure les dépenses de santé ou de défense qui sont un investissement humain.
A nous de défendre une authentique Europe des Nations.
*Cette tribune est rédigée par Julien Aubert (député de Vaucluse, président d’Oser la France), Bernard Carayon (ancien député, maire de Lavaur, candidat sur la liste LR aux élections européennes, vice-président d’Oser la France) et Philippe Meunier (ancien député, VP de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, candidat sur la liste LR aux élections européennes).
Elle est cosignée par Thibault Bazin (député de Meurthe-et-Moselle, vice-président d’Oser la France), Valérie Beauvais, (députée de la Marne, vice-présidente d’Oser la France), Bérengère Poletti, (députée des Ardennes et vice-présidente d’Oser la France), Jean-Luc Reitzer, (député du Haut-Rhin et vice-président d’Oser la France), Patrice Verchère, (député du Rhône et vice-président d’Oser la France), Stéphane Viry, (député des Vosges et vice-président d’Oser la France), Alain Dufaut, (sénateur de Vaucluse), Bernard Fournier, (sénateur de la Loire), Sébastien Meurant, (sénateur du Val-d’Oise), Olivier Paccaud, (sénateur de l’Oise), René-Paul Savary, (sénateur de la Marne)
Jean-Philippe Mallé, (ancien député et conseiller départemental des Yvelines, vice-président d’Oser la France), Gabriel Melaïmi, (secrétaire général d’Oser la France), Thierry Hory, (conseiller régional du Grand Est et maire de Marly (59)), Stéphane de Sallier Dupin, (conseiller régional de Bretagne), Olivier Arsac, (adjoint au maire de Toulouse en charge de la sécurité et conseiller métropolitain de Toulouse Métropole), Jean-Louis Ghiglione, (adjoint au maire de Chatenay-Malabry), Jérôme Besnard, (conseiller municipal de Mont-Saint-Aignan), Gurval Guiguen, (conseiller municipal et métropolitain de Rennes).
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